À la LPO, la longue-vue est utilisée pour le suivi des oiseaux et des mammifères distants. Elle est indispensable pour des observations prolongées de la faune sauvage ou nécessitant un fort grossissement. Les ornithologues l’apprécient, car elle offre une vision stable et détaillée pour analyser les caractéristiques et le comportement des espèces. Choisir une longue-vue pour l’ornithologie peut sembler complexe. Il faut comprendre les critères techniques : quel diamètre d’objectif et quel grossissement sont recommandés ? Quels sont les types de verres et traitements optiques intégrés à la longue-vue ? C’est que ce que vous allez découvrir dans cet article.
Comprendre le diamètre d’objectif et le grossissement pour choisir une longue-vue adaptée à l’ornithologie
Si vous possédez déjà des jumelles, vous savez que le grossissement et le diamètre de l’objectif sont les premiers critères à étudier pour l’achat de matériel d’observation.
Pour rappel ou pour ceux qui le découvrent, le grossissement indique combien de fois un objet apparaît plus proche que lorsqu’il est vu à l’œil nu. Sur les longues-vues, celui-ci est exprimé sous la forme « 20-60x », par exemple. Ce chiffre signifie que vous pouvez ajuster le zoom entre 20x et 60x. Plus le grossissement est élevé, plus le champ de vision est réduit.
Quant au diamètre de l’objectif, exprimé en millimètres, il détermine la quantité de lumière collectée par la longue-vue. L’objectif peut être comparable à une fenêtre qui laisse entrer la lumière : une ouverture plus large capte davantage de photons, améliore la clarté et le contraste de l’image. L’image rendue sera donc plus lumineuse avec un objectif de grand diamètre, en particulier dans des conditions de faible éclairage (à l’aube, au crépuscule, par temps couvert, etc.).
Pour l’observation ornithologique, sous toutes conditions d’éclairage, une longue-vue dotée d’un objectif entre 60 et 80 mm est conseillée afin d’obtenir une image lumineuse ; associée d’un zoom variable entre 20-60x pour examiner les détails fins du plumage des oiseaux. Le suivi de migration d’oiseaux sur de longues distances nécessite ce type de modèle, avec un grand champ de vision et un grossissement élevé.
Pour l’observation de la faune sauvage en général (mammifères en montagne par exemple), un zoom de 15-45x permet de capter les détails tout en gardant une image nette et lumineuse.
Les passionnés de paysages et de nature qui souhaitent admirer de vastes étendues (montagnes, forêts, lacs) privilégieront une longue-vue offrant un champ de vision large.
Un diamètre de 95 mm ou + est adapté pour des observations sans trop de déplacement, car l’instrument est plus imposant.
A noter toutefois, plus le diamètre d’objectif est important, plus le matériel est lourd. Polyvalente en termes de sujets à observer, une longue-vue dotée d’un diamètre d’objectif de 80 mm peut répondre à différents usages sur le terrain, sans être trop contraignante en termes de poids.
Se familisariser avec les différents types de verres intégrés au matériel d’observation des oiseaux
Le type de verres (HD, ED, Fluorite, APO…) et les traitements appliqués sur les éléments optiques sont des critères importants à consulter. Ils interviennent dans l’amélioration du contraste, la transmission de la lumière et le rendu des couleurs. Sans ces traitements optiques et selon les verres intégrés, vous constaterez des défauts visuels plus ou moins importants et perturbants lors de vos observations. Certains défauts s'appellent des aberrations chromatiques. Il s’agit de franges colorées qui apparaissent autour des objets observés à la longue-vue.
Techniquement, la lumière se décompose en plusieurs couleurs en passant à travers la lentille de la longue-vue. Pour corriger la trajectoire des différentes couleurs de lumière et réduire ces perturbations visuelles, il faut des verres de qualité combinés aux traitements optiques. L’image est ainsi plus nette, plus précise et sans ces contours colorés indésirables, ce qui améliore grandement l'expérience d'observation, y compris dans des conditions de faible luminosité.
Vous pouvez également observer des phénomènes de distorsion optique : l’image est déformée mais sa netteté n'est pas altérée. Pour détecter ce défaut, testez votre longue-vue en la pointant sur un grillage (portail, clôture, etc.). Si les lignes droites paraissent courbées vers l’extérieur, l’image souffre d’une distorsion en barillet, donnant une impression de gonflement. À l’inverse, si elles se courbent vers l’intérieur, il s’agit d’une distorsion en coussinet, où l’image semble pincée au centre.
Les fabricants utilisent des procédés de traitement optique avancés pour minimiser au maximum ces défauts.
Consulter les traitements optiques d’une longue-vue pour des images plus nettes et détaillées
Afin de vous assurer d'obtenir des images nettes, précises et sans défaut visuel, renseignez-vous sur les traitements optiques mentionnés dans les caractéristiques techniques des longues-vues et jumelles d'observation. Voici quelques exemples que vous pouvez rencontrer :
- Le traitement multicouche (multi-coated) qui consiste à appliquer sur les lentilles plusieurs couches ultra-fines de produits spécifiques. Cette technique vise à travailler la manière dont la lumière interagit avec la lentille, en réduisant les reflets et en maximisant la quantité de lumière utile qui traverse le verre.
- Le traitement diélectrique qui intervient sur les prismes pour améliorer l’orientation ou la dispersion de la lumière.
- Le traitement hydrophobe qui protège les lentilles contre l’eau, la poussière, l’huile, les traces. Cette couche hydrophobe, externe, peut faire partie d’un traitement dit « multicouche ».
D’autres traitements existent et certains fabricants, tels que Zeiss ou Swarovski, emploient des termes qui leur sont propres pour les nommer : LotuTec pour Zeiss, SWARODUR et SWAROTOP pour Swarovski.
N’hésitez pas à vous faire conseiller pour mieux comprendre quels traitements sont appliqués sur la longue-vue qui vous intéresse.
Ce qu'il faut retenir : la longue-vue est un outil polyvalent qui allie confort et précision. Elle est indispensable pour des observations très détaillées et prolongées de la faune dans son habitat naturel (les jumelles ne sont pas suffisantes). Qu’il s’agisse d’observer les oiseaux, les animaux en forêt ou des paysages lointains, le choix du diamètre et du grossissement est un compromis entre luminosité, qualité des optiques et praticité d’utilisation.
Vous souhaitez aller plus loin en comparant des modèles de longues-vues, consultez notre guide d'achat spécial longues-vues d'ornithologie.
Pour une expérience optimale, nous vous conseillons d’investir également dans un trépied stable.
