Protéger la petite faune

Jeunes oiseaux, quels réflexes adopter ?

Entre les mois d'avril et août, c'est la saison des naissances. Après quelques jours ou semaines, les jeunes oiseaux s'aventurent hors du nid et ils ne sont pas toujours en détresse. Beaucoup s'émancipent au sol ou sur les branches autour du nid. Dans la plupart des cas, les parents sont aux alentours. Un jeune oiseau au sol est donc très rarement abandonné, ne le ramassez pas systématiquement.

Les jeunes chouettes hulottes, par exemple, quittent le nid sans savoir voler. Pendant cette période de 2 ou 3 semaines, elles sont au sol ou à mi-hauteur dans la végétation. Elles continuent d'être nourries par les parents qui occupent toujours le nid situé dans un rayon de 20 mètres et communiquent de loin avec leur progéniture.

Si vous découvrez un oisillon qui semble abandonné, apprenez les bons gestes.

 

Comment savoir si l'oiseau est en détresse ?

Si vous trouvez un oisillon, dans un premier temps, gardez vos distances avant d'aller vers lui. Prenez le temps de l’observer ainsi que l’environnement dans lequel vous l'avez trouvé. Afin d’évaluer si ce jeune animal est en situation de détresse, voici quelques questions à vous poser : est-il blessé ? en danger ? est-il vraiment seul ? semble-t-il tombé du nid ?

Si l'oiseau présente des signes apparents de blessure (plaie, sang, aile pendante), sécurisez l'animal dans un carton troué et tapissé de papier journal, puis contactez le centre de soins le plus proche.

Si l'oisillon est bien emplumé et sautille au sol mais ne vole pas encore, n’intervenez pas. Laissez faire ses parents. Il peut avoir quitté son nid trop tôt ou être à quelques jours de son envol.

Si l’endroit où vous l’avez trouvé est particulièrement exposé (chat, route…), déposez-le à proximité, à l’abri des dangers. Vous pouvez le placer sur une branche, un muret, dans une haie, un buisson… Le fait de le toucher n'entraînera aucun rejet par les parents. Contrairement aux mammifères, les oiseaux ont un odorat très peu développé.

Vous pouvez aussi remarquer certains oisillons qui sautillent de branche en branche ou volètent au-dessus du sol. Ne faites rien. En peu de temps, ils vont atteindre seuls les hautes branches.

S’il s’agit d’un oisillon en duvet ou peu emplumé, replacez-le dans son nid si celui-ci est intact et accessible. Si le nid est détruit ou introuvable, replacez l'oisillon dans un contenant suspendu ouvert, tapissé d'un papier journal.

La manipulation d'un animal doit intervenir uniquement si les circonstances nécessitent qu'il soit déplacé et un protocole doit être respecté selon les espèces.

Consultez la fiche conseils 'Faune en détresse' pour vous aider à manipuler un oiseau.

 

Replacer un oisillon : les 3 étapes à suivre

Pour mettre en sécurité un oisillon, il vous faut :

  1. Un contenant (carton, cagette large, panier en osier…) à bords hauts (3 fois la taille de l'oiseau). L’utilisation du carton est une bonne solution mais attention à la pluie et à l’humidité qui risque d’anéantir votre sauvetage. La cagette ou le panier en osier sont plus solides dans le temps.
  2. Une litière (papier journal, essuie-tout, tissu polaire…). Eviter les tissus qui peuvent s’effilocher, comme les torchons ou serviettes de bain.
  3. Une corde ou de la ficelle solide (vous pouvez en tresser une en entortillant plusieurs).

 

Ensuite, procédez aux étapes suivantes :

  1. Ouvrez le carton et placez la litière au fond ;
  2. Accrochez la corde en forme d’anse de panier sur le dessus ou faites 4 trous en rectangle sur un côté, avec une ficelle en bas qui ressort vers l'extérieur et une autre en haut qui viendra encercler le tronc. Ce système garantit une stabilité à votre contenant et vous pourrez aussi régler la hauteur de pose ;
  3. Placez l’oisillon dans le contenant. Fixez celui-ci au tronc ou suspendez-le, par exemple, au bout d’une branche fine, à 1 m 30 de hauteur au minimum dans un rayon de 20 m autour du lieu de découverte. Veillez à le placer suffisamment haut pour éviter l’accès aux prédateurs (tel qu'un chat) et retirez tout support de saut à proximité (table, banc, etc.). En l’absence d’arbre, vous pouvez déposer ou accrocher le contenant à un volet, sur le bord d’une fenêtre, sur une table, un toit... en évitant le plein soleil. Veillez à la stabilité de ce “nouveau” nid (suspendu à une branche mais stabilisé avec le tronc ou une autre branche).
  4. Le contenant doit rester ouvert pour permettre aux parents de venir nourrir l’oisillon à l’intérieur. Ce dernier sortira de lui-même lorsqu’il aura la masse musculaire suffisante pour se mettre à l’abri.

S'il s'agit d'un merle, d'une grive, d'un petit passereau, d'un rapace nocturne, certaines recommandations diffèrent : consultez la fiche conseils 'Ramassage des jeunes'. Cette fiche contient également des informations précieuses concernant les jeunes mammifères.

 

Doit-on nourrir un jeune oiseau ?

Ne donnez ni eau, ni nourriture à un oisillon.

Il est fortement déconseillé de nourrir les animaux secourus et d'autant plus avec du pain et du lait. La farine de blé contenue dans le pain n'est pas nutritive et entraîne des occlusions intestinales. Le sel, présent en grande quantité dans le pain, peut s'avérer toxique, voire mortel. Le lait de vache est très indigeste pour beaucoup d'espèces et peut provoquer des diarrhées mortelles pour les jeunes animaux. Le déséquilibre alimentaire provoqué par l'apport de pain, biscuit, gâteau et lait peut engendrer des malformations osseuses pouvant conduire à la mort des individus.

À chaque espèce sa nourriture ! Prenez toujours conseils avant d'agir !

 

Cas des jeunes mammifères

Ecureuil, hérisson, lièvre... nombreux jeunes animaux sont recueillis et amenés en centre de sauvegarde alors qu’ils n’étaient pas forcément en détresse. Leur survie serait bien meilleure aux côtés de leurs parents.

Retrouvez sur le site de la LPO France toutes les préconisations pour secourir un animal.

Colocataires sauvages
Pour en apprendre plus, visionnez la vidéo de la web-série LPO Colocataires sauvages !